DROIT DE REPONSE A JEAN-LUC GUILHEM

par **ptitbrune** Jeu 9 Sep - 9:38

Jean Luc Guilhem, dans son combat en ligne http://www.combatenligne.fr/article/?id=586
dénonce l'étude de l'INSERM http://www.legislation-psy.com/spip.php?article1081
qui montre qu'un TOP ou un trouble de la conduite est un facteur prédictif de délinquance.
Car pour l'INSERM, 60% des délinquants ont présenté un TOP ou un trouble de la conduite dans leur enfance.

.../....Dans le cas d'un régime autoritaire /sécuritaire, le risque d'une instrumentalisation partielle du pouvoir médical par le politique est accru, mais il est essentiel de comprendre qu'il ne s'agit là que d'une des composantes actives de l'hydre répression-contrôle social-normalisation, du pouvoir de soumettre(7), et pas la plus importante..../....

Nous comprenons bien l'alerte de Jean-Luc Guilhem sur des amalgames et des utilisations excessives de ce genre de rapport.

Il n'est pas inintéressant de resituer à cet endroit les propos d'Isabelle Gasquet, médecin épidémiologiste, co-auteur de l'expertise : « Jusqu'ici, la délinquance n'était abordée que d'un point de vue judiciaire ou social. Loin de nous l'idée de nous approprier le bébé, mais nous avons cherché à ajouter l'angle médical pour en enrichir l'approche »(.Derrière les propos de com' plus ou moins adroits, le trouble des conduites, le TOP, le TDHA, sont autant de petits "cheval de Troie" pour le médical, qui interpelle les pouvoirs en place en leur tenant ce discours : nous avons identifié des éléments constitutifs des problèmes auxquels vous êtes confrontés, nous vous proposons un ensemble d'outils (préventifs et curatifs) dont nous avons scientifiquement testé l'efficacité. Comment pourriez-vous continuer à vous passer de nos services ?

Pourquoi exclure d'un problème la vision pathologique, médicale? En quoi un prisme nouveau d'une problématique est liberticide, et dangereuse???? Il me semble que pour bien comprendre un problème il faut envisager toutes ses facettes! Sommes nous décidément, en France, cloitrés par les journalistes dans notre "caverne mythée" obligés de "bien" penser.

La formule reprise par le titre de l'article de L'Humanité consacré à ce rapport, "Au secours Françoise (Dolto), ils sont devenus fous !"(10) avait le mérite, au-delà de l'interpellation naïve d'une mamie Dolto en position de détentrice du Savoir et de la Vérité, d'évoquer une question d'importance, celle de la relativité fondamentale des normes et des pathologies, ou quand le comportement de ceux qui cherchent à imposer leurs normes peut apparaître pathologique, pour peu que l'on porte des valeurs différentes.

Il n'est pas étonnant que sous le règne des normes des idéologues des neurosciences, des TCC et des médicaments psychotropes, l'hypernormalité de nombreux enfants - autant de petits chiens savants bien dressés - ne soit pas citée au nombre des troubles mentaux fabriqués par la psychiatrie américaine répertoriés dans le manuel catéchisant du DSM IV. On ne peut que souhaiter à ces enfants trop normaux une éducation aux conduites oppositionnelles, avec ou sans provocation, selon leur désir. En ces temps sécuritaires, les formes que prennent nos sociétés d'humains prétendument libres - conditionnement, contrôle social, répression - sont autant d'appels à l'opposition et à l'insoumission au pouvoir, quels que soient les modes par lesquels il s'exerce.

Il est curieux de parler d'idéologie des neurosciences, alors qu'elles ne parlent que de faits observables.
De la même manière que l'on a décrit le fonctionnement musculaire au cours de la marche, les neurosciences se propose de décrire la chimie du cerveau lors des actes et pensées.

Je doute que monsieur Guilhem, ainsi que le journaliste de Libération, vivent et affrontent avec leurs enfants, s'ils en ont, ce que nous vivons nous!
Il me semble que d'amalgamer opposition et trouble de l'opposition est largement excessif !
(pathologique? ;-p ... Accordez-moi cette petite provoc')

Le trouble de l'opposition ou de la conduite est bien au delà de la normalité, bien au delà d'une crise d'adolescence (qui aurait mystérieusement chez nos enfants débuté à 5 ans!).

Pour qui nous prenez-vous, monsieur, de ne savoir faire la différence entre un enfant au caractère insoumis, et un véritable trouble! Croyez-vous que nous ayons emmenés nos gamins chez le psy comme ça, juste parceque l'enfant est "un peu difficile"?

Ne croyez-vous pas que notre peur de la dérive vers la délinquance n'est pas présente à nos esprit, quand nous observons jours après jours la dégradation de notre enfant!
Nous n'avons pas besoin des médecins pour constater ce que nous vivons tous les jours. Nous leur demandons de nous apporter des solutions! Quelque soit la solution, aussi bancale soit-elle, elle est vitale pour nous, car une crise de moins, vous n'imaginez pas ce que ça représente en confort de vie!

Connaissez-vous l'aide qu'apporte les TCC à nous parents? Par exemple, apprendre la communication empathique, non violente, pensez-vous que ce soit un mal, même si l'enfant est "normal"?

Nous vous mettons en garde sur la dangerosité de vos propos, car ils entretiennent une fois de plus la notion de "mauvais parent" qui ne savons pas y faire face à la "saine" opposition de nos chérubins!

Je vous propose monsieur Guilhem de prendre contact avec moi, pour venir nous rencontrer, discuter de la réalité de notre quotidien, de la réalité d'un TOP, de l'hyperactivité et de la cyclothymie avant d'écrire vos articles.
Bien cordialement,

Amélie Clermont
Présidente BICYCLE.