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Réaction paradoxale aux thymorégulateurs

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Réaction paradoxale aux thymorégulateurs Empty Réaction paradoxale aux thymorégulateurs

Message par ptitbrune Mar 7 Aoû - 10:19

Bonjour,
Nous souhaiterions en savoir un peu plus sur les réactions paradoxales aux médicaments que certains enfants présentent.

Nous connaissons les risques de virages de l'humeur avec les stimulants (Ritaline etc...) et les antidépresseurs. Mais il semble que les thymorégulateurs ne sont pas neutres non plus.

Certains enfants Asperger/cyclo sont extrêmement sensibles au médicaments et parfois ne les supportent pas du tout, sait-on pourquoi?

Est-ce que l'on observe la même chose chez les enfants uniquement cyclothymique ?

Pourquoi certains enfants, alors qu'il y a eut une période d'accalmie, redevienne "speed" avec la dépakine/micropakine.

Enfin, pourquoi beaucoup ont des effets secondaires même pas présent sur la notice au début du traitement, est-ce que l'anxiété de la nouveauté est une réponse valable?

Quelle est la marche à suivre ?

merci.
Les mamans Bicycle.
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Réaction paradoxale aux thymorégulateurs Empty Réponse Dr Elie Hantouche

Message par ptitbrune Ven 21 Sep - 7:48

Paris le 20/09/2012
Pour répondre à ces questions, prenons l’exemple d’un jeune cyclothymique chez qui un traitement par valproate (dépakine, dépakote, micropakine, ou dépamide) a été instauré.
Dans la pratique on peut observer toute sorte de réaction
  • dans la majorité des cas, on observe une amélioration de l’agitation, de l’impulsivité émotionnelle et de l’hyperactivité hypomaniaque ; c’est un effet en aigu qui peut nécessiter un délai de 2 à 4 semaines ; mais l’effet attendu est une stabilité au long cours avec atténuation de l’amplitude des oscillations des niveaux de l’énergie, activité et humeur.
  • dans certains cas, il n’y a pas de réponse ; en effet, il n’y aucun remède qui garantit 100% de réponse notamment quand c’est la cyclothymie qui est la cible – ce n’est pas comme soigner un épisode aigu mais il s’agit d’un traitement au long cours pour un trouble chronique
  • rarement on note une « réaction paradoxale » dite maniforme – c’est-à-dire une accentuation de l’agitation (qui ressemble à la manie) – c’est rare mais ça peut arriver – Dans ma pratique, j’ai observé cette réaction chez les jeunes qui présentent en même temps des signes de cyclothymie et du trouble de déficit de l’attention. Dans ces cas, on arrête le valproate et on instaure un traitement spécifique du trouble de l’attention (methylphénidate).

Prenons un autre exemple : un jeune cyclothymique traité par valproate et qui réagit bien sur une période de temps puis manifeste de nouveau des signes de cyclothymie ; dans la plupart des cas, il s’agit d’une mauvaise observance du traitement qu’il convient de corriger. Si l’observance est correcte, on pratique un bilan sanguin pour vérifier le taux plasmatique du valproate ; car dans certains cas, la dose est faible (par souci de ne pas induire des effets secondaires). Si le taux plasmatique du valproate est bas (p. ex. moins que 35µg/l) on augmente la dose du traitement. Enfin rappelons que la cyclothymie évolue de manière capricieuse et qu’aucun traitement n’est capable d’assurer une réponse constante au long cours, d’où la nécessité d’un suivi régulier du traitement qui souvent doit être combiné avec une thérapie adaptée à la gestion émotionnelle pour les jeunes cyclothymiques.

Autre point : quand on parle de « virage » avec certains psychotropes, il s’agit d’un phénomène commun chez les jeunes bipolaires / cyclothymiques. Ce n’est pas un effet paradoxal mais un effet indésirable souvent lié à l’usage des antidépresseurs ou des stimulants. En plus, c’est un phénomène inhérent à la cyclothymie (des virages plutôt liés à l’évolution naturelle du trouble qu’induits par les psychotropes)

Un autre point concernant la « réaction excessive à la nouveauté » décrite chez les jeunes atteints de la maladie d’Asperger ; je ne sais pas si la fréquence (ou l’intensité) des effets secondaires des psychotropes soit liée à cette réaction – dans mon expérience avec quelques jeunes Asperger, montre que le valproate est souvent bien toléré – nettement mieux que les autres psychotropes.

Enfin en parlant d’anxiété et traitement psychotrope, je pense que ce sont les parents qui sont plus anxieux que les jeunes patients, quand on parle de médicaments psychotropes. Face à cette anxiété parentale, la solution est de s’informer, de poser calmement les bonnes questions et de ne pas réagir excessivement en s’opposant à un traitement susceptible d’aider le jeune patient Asperger et/ou cyclothymique.

Dr Elie Hantouche.
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