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arret du traitement à maturité du cerveau.

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arret du traitement à maturité du cerveau. Empty arret du traitement à maturité du cerveau.

Message par ptitbrune Dim 28 Fév - 11:43

A t'on des données, pour savoir si la maturité du cerveau, vers 21 ans, permet d'arrêter le traitement ?
D'autant que nos enfants vont être plus que sensibilisé à l'hygiène de vie, a leur cyclothymie.

Si on arrête le traitement à maturité du cerveau, risque t'on en cas d'échec lors de la reprise du traitement que celui-ci fonctionne plus ou moins bien ?

Merci.
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arret du traitement à maturité du cerveau. Empty REPONSE DU DR HANTOUCHE

Message par ptitbrune Lun 15 Mar - 11:44

La décision d’arrêter un traitement thymorégulateur, qui a fait ses preuves d’efficacité au long cours, est toujours difficile à prendre. Souvent, c’est le jeune ou sa famille qui prend cette décision – parfois légitimée par le souci de savoir si le jeune est « guéri » de sa BPJ, donc capable d’être bien sans rien.
La plupart du temps, ce genre d’arrêt s’accompagne de rechute systématique dans les 3 à 6 mois après.

Je recommande que cette décision soit largement discuté avec le prescripteur et le psychologue – Dans tous les cas, on baisse les doses jusqu’à un niveau acceptable sur le plan de la tolérance (pas d’effets indésirables) et de l’efficacité (maintien de l’effet sur l’instabilité, l’impulsivité, la colère, l’hyperréactivité…).

De toute façon, la décision de réduire les doses ou arrêter le traitement doit se faire dans des conditions optimales : absence de conflit en famille ou à l’école ; absence de stress ou de changement majeur (ex. déménagement, changement d’école) attendu dans les 6 mois à venir ; excellente hygiène de vie ; psychothérapie en cours ;

Cela dit, dans la pratique, on assiste à de nombreux cas où le traitement est arrêté et on doit faire avec. En effet, on ne peut pas imposer un « traitement à vie ». Parfois les rechutes post-arrêt font convaincre le jeune et sa famille de l’utilité du traitement prophylactique dont le but est de « rester bien » (souvent difficile à accepter chez un jeune qui va bien depuis 1 à 2 ans – la tentation d’arrêt est souvent présente).

En cas de rechute post-arrêt, la reprise du traitement assure de nouveau des bénéfices sauf dans le cas du lithium où des arrêts répétés sont susceptibles de réduire son efficacité

Au sujet de la question de la « maturité du cerveau » et réactivité aux psychotropes : on sait qu’à un jeune âge, le cerveau ne répond pas aux psychotropes agissant sur la noradrénaline (certains antidépresseurs). En revanche, il est sensibles aux médicaments actifs sur le GABA (anti-convulsivants), la dopamine (antipsychotiques ou stimulants) et la sérotonine (antidépresseurs type ISRS).

Enfin, la maturité du cerveau permet-elle une stabilisation sans médicament ?
Sur ce point, je peux affirmer que non ; on sait que la BPJ est toujours présente notamment dans sa forme instable cyclothymique. Un bon travail psychologique et éducatif avec les parents et le jeune permet souvent la protection du jeune dans son développement, ses études et son accès à l’âge adulte. Mais question de potentiel de rechute, rien n’est certain
– une vigilance s’impose !

Dr Hantouche
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