Bonjour et merci
4 participants
Le forum de Bicycle :: Témoignages :: Je me présente, moi, mon enfant, notre parcours, la cyclo chez nous
Page 1 sur 1
Bonjour et merci
Bonjour,
Je ne sais pas très bien par où commencer. J'ai 34 ans, une fille de 8 ans et un fils de 6 ans, qui depuis sa naissance (ça paraît fou, je sais. Quand je dis depuis sa naissance, en général, les gens commencent à me regarder de travers) est sujet à des crises d'une violence extrême, hyper difficiles à gérer, impossible à contenir, qui durent parfois des heures, qui le réveillent au milieu de la nuit, puis qui disparaissent comme elles sont venues, le laissant épuisé et doux comme un agneau... jusqu'à la suivante. Entre 0 et 2 ans, il se réveillait en général 4 à 5 fois par nuit dans un état de terreur (enfin, je dis de terreur, je ne sais pas, le médecin me disait ce sont des terreurs nocturnes, y a rien à faire) et d'agitation indescriptible : évidemment des hurlements, mais surtout un refus d'être approché, consolé, pris dans les bras. Tout semblait l'écorcher vif et redoubler ses hurlements. Que je vienne, que je reparte, que je le sorte du lit, que je l'y remette. J'ai mis des mois à comprendre que les crises étaient moins longues si je me contentais de rester à côté de lui sans le toucher, sans lui parler, mais à portée de vue et en essayant d'adopter une attitude sereine et rassurante (pas une affaire facile, avec le papa qui pétait un cable, la grande soeur qui dormait à côté ;-)
C'était très inquiétant, mais les docteurs prenaient ça à la légère, et puis plus il grandissait, plus j'avais droit à "il vous manipule, soyez ferme, laissez-le crier tout son saoul et ça lui passera"
Bon, un divorce plus tard (bah oui, j'imagine qu'il aurait fallu être un couple super soudé pour survivre à 24 mois sans sommeil, nous on n'a pas su faire), installation dans un nouvel appartement, les crises se sont espacées (j'imagine que le niveau de stress général de la famille était redescendu d'un cran), mais elles n'ont pas disparu, et elles se sont plus souvent exprimées dans la journée (c'est normal, c'est de l'opposition, il vous teste, soyez ferme), pour de toutes petites frustration : des "colères " explosives, ingérables, sur lesquelles plus rien n'a prise, tout de suite détachées de leur objet (il ne s'agit plus de céder ou de ne pas céder, la vague est là, y a plus rien à faire)
Après quelques tentatives de psy infructueuses (les parents d'ajourd'hui sont débordés plus d'autorité, bla bla), des scènes à répétition ingérables dans la rue ("c'est fou de laisser un enfant se mettre dans cet état", "vous devriez appeler super-nannie", "mais faites-le taire, c'est insupportable"), un agent de police à ma porte à 4 heure du matin (ceci dit je ne jette pas la pierre, je comprends les inquiétudes des voisins), un nouvel amoureux qui prend le large ("désolée, je t'adore, j'adore tes enfants, mais ça je saurais pas gérer"), un apprentissage du langage assez cahotique (déjà un an d'orthophoniste pour réapprendre à prononcer toutes les consonnes, disons que j'ai appris plus ou moins à faire avec, d'autant plus qu'à certaines ériodes, tout ça disparaît complètement et qu'il est en dehors de ces épisodes un gamin super mignon, affectueux, rigolo, moins sociable que sa soeur, mais loin d'être fermé aux autres et que parfois j'oublie que ce truc-là lui plâne au-dessus.
Et puis en ce début d'année, il rentre en cp (changement n1), son père a rencontré une nouvelle femme il y a une petite année (n2) a déménagé il y a trois mois (n3) et attend un enfant pour le mois de décembre (n4) Ca doit faire un peu beaucoup pour mon petit loup (et pour moi aussi, je ne vous le cache pas ;-) qui replonge dans ses crises nocturnes, de plus en plus impressionnantes à mesure qu'il grandit (il retourne entièrement sa chambre, matelas compris) et qui deviennent à nouveau très rapprochées.
Du coup, me voilà morte d'inquiétude, à taper je ne sais quoi sur google, et je tombe sur vous via la page "que faire en cas de crise ?" ! C'est difficile de vous décrire l'effet que ça m'a fait de voir pour la première fois depuis 6 ans décrit noir sur blanc les crises de mon fils. C'était très bouleversant, très soulageant (je crois bien que je pleure depuis 24 heures, ce qui tendrait à prouver que moi noi non plus je ne gère pas très bien mes émotions ;-), comme si le fait que ça existe ailleurs, qu'éventuellement ça puisse même porter un nom, être diagnostiqué, pris au sérieux... je ne sais pas, c'est 6 ans de ma vie qui tombent à mes pieds, 6 ans d'inquiétudes, de culpabilité, de solitude qui s'allègent d'un coup.
Alors, je ne sais pas si mon fils est cyclothymique, si ça sera le diagnostic, je ne sais même pas trop ce que je vais en faire, de ce diagnostic, mais c'est comme si toutd'un coup, il y avait des portes qui s'ouvraient pour lui, peut-être des "trucs" pour l'aider, des astuces à lui apprendre, des mots à lui proposer, des comportements à renforcer, pour lui, pour moi, et ça mon dieu... je crois que je ne me rendais pas compte à quel point tout ça était dur à porter.
Voilà, j'ai été super longue super bavarde, je vous vide un sac de 6 ans sans vous connaître ni les uns ni les autres, mais en fait tout ça c'est aussi, surtout pour vous remercier de ce site, de ce boulot que vous faites et que vous m'apportez sur un plateau et qui va être tellement tellement précieux pour moi. A très bientôt j'espère, je vous jure que je sais aussi être plus concise ;-)
Je ne sais pas très bien par où commencer. J'ai 34 ans, une fille de 8 ans et un fils de 6 ans, qui depuis sa naissance (ça paraît fou, je sais. Quand je dis depuis sa naissance, en général, les gens commencent à me regarder de travers) est sujet à des crises d'une violence extrême, hyper difficiles à gérer, impossible à contenir, qui durent parfois des heures, qui le réveillent au milieu de la nuit, puis qui disparaissent comme elles sont venues, le laissant épuisé et doux comme un agneau... jusqu'à la suivante. Entre 0 et 2 ans, il se réveillait en général 4 à 5 fois par nuit dans un état de terreur (enfin, je dis de terreur, je ne sais pas, le médecin me disait ce sont des terreurs nocturnes, y a rien à faire) et d'agitation indescriptible : évidemment des hurlements, mais surtout un refus d'être approché, consolé, pris dans les bras. Tout semblait l'écorcher vif et redoubler ses hurlements. Que je vienne, que je reparte, que je le sorte du lit, que je l'y remette. J'ai mis des mois à comprendre que les crises étaient moins longues si je me contentais de rester à côté de lui sans le toucher, sans lui parler, mais à portée de vue et en essayant d'adopter une attitude sereine et rassurante (pas une affaire facile, avec le papa qui pétait un cable, la grande soeur qui dormait à côté ;-)
C'était très inquiétant, mais les docteurs prenaient ça à la légère, et puis plus il grandissait, plus j'avais droit à "il vous manipule, soyez ferme, laissez-le crier tout son saoul et ça lui passera"
Bon, un divorce plus tard (bah oui, j'imagine qu'il aurait fallu être un couple super soudé pour survivre à 24 mois sans sommeil, nous on n'a pas su faire), installation dans un nouvel appartement, les crises se sont espacées (j'imagine que le niveau de stress général de la famille était redescendu d'un cran), mais elles n'ont pas disparu, et elles se sont plus souvent exprimées dans la journée (c'est normal, c'est de l'opposition, il vous teste, soyez ferme), pour de toutes petites frustration : des "colères " explosives, ingérables, sur lesquelles plus rien n'a prise, tout de suite détachées de leur objet (il ne s'agit plus de céder ou de ne pas céder, la vague est là, y a plus rien à faire)
Après quelques tentatives de psy infructueuses (les parents d'ajourd'hui sont débordés plus d'autorité, bla bla), des scènes à répétition ingérables dans la rue ("c'est fou de laisser un enfant se mettre dans cet état", "vous devriez appeler super-nannie", "mais faites-le taire, c'est insupportable"), un agent de police à ma porte à 4 heure du matin (ceci dit je ne jette pas la pierre, je comprends les inquiétudes des voisins), un nouvel amoureux qui prend le large ("désolée, je t'adore, j'adore tes enfants, mais ça je saurais pas gérer"), un apprentissage du langage assez cahotique (déjà un an d'orthophoniste pour réapprendre à prononcer toutes les consonnes, disons que j'ai appris plus ou moins à faire avec, d'autant plus qu'à certaines ériodes, tout ça disparaît complètement et qu'il est en dehors de ces épisodes un gamin super mignon, affectueux, rigolo, moins sociable que sa soeur, mais loin d'être fermé aux autres et que parfois j'oublie que ce truc-là lui plâne au-dessus.
Et puis en ce début d'année, il rentre en cp (changement n1), son père a rencontré une nouvelle femme il y a une petite année (n2) a déménagé il y a trois mois (n3) et attend un enfant pour le mois de décembre (n4) Ca doit faire un peu beaucoup pour mon petit loup (et pour moi aussi, je ne vous le cache pas ;-) qui replonge dans ses crises nocturnes, de plus en plus impressionnantes à mesure qu'il grandit (il retourne entièrement sa chambre, matelas compris) et qui deviennent à nouveau très rapprochées.
Du coup, me voilà morte d'inquiétude, à taper je ne sais quoi sur google, et je tombe sur vous via la page "que faire en cas de crise ?" ! C'est difficile de vous décrire l'effet que ça m'a fait de voir pour la première fois depuis 6 ans décrit noir sur blanc les crises de mon fils. C'était très bouleversant, très soulageant (je crois bien que je pleure depuis 24 heures, ce qui tendrait à prouver que moi noi non plus je ne gère pas très bien mes émotions ;-), comme si le fait que ça existe ailleurs, qu'éventuellement ça puisse même porter un nom, être diagnostiqué, pris au sérieux... je ne sais pas, c'est 6 ans de ma vie qui tombent à mes pieds, 6 ans d'inquiétudes, de culpabilité, de solitude qui s'allègent d'un coup.
Alors, je ne sais pas si mon fils est cyclothymique, si ça sera le diagnostic, je ne sais même pas trop ce que je vais en faire, de ce diagnostic, mais c'est comme si toutd'un coup, il y avait des portes qui s'ouvraient pour lui, peut-être des "trucs" pour l'aider, des astuces à lui apprendre, des mots à lui proposer, des comportements à renforcer, pour lui, pour moi, et ça mon dieu... je crois que je ne me rendais pas compte à quel point tout ça était dur à porter.
Voilà, j'ai été super longue super bavarde, je vous vide un sac de 6 ans sans vous connaître ni les uns ni les autres, mais en fait tout ça c'est aussi, surtout pour vous remercier de ce site, de ce boulot que vous faites et que vous m'apportez sur un plateau et qui va être tellement tellement précieux pour moi. A très bientôt j'espère, je vous jure que je sais aussi être plus concise ;-)
Charlie- Roulettes
- Messages : 1
Date d'inscription : 24/10/2010
Re: Bonjour et merci
Contente de voir que tu puisses trouver un peu de réconfort ici...
Prends le temps de te poser et de fouiller un peu le site, pas de recette miracle, mais des idées d'aides possibles, tu en trouveras surement...
Bon courage en tout cas.
Prends le temps de te poser et de fouiller un peu le site, pas de recette miracle, mais des idées d'aides possibles, tu en trouveras surement...
Bon courage en tout cas.
Flocie- Grand-cycle
- Messages : 249
Date d'inscription : 19/11/2009
Re: Bonjour et merci
Bienvenue Charlie,
Je suis bien contente que cette fiche ai pu t'aider!!!
:-)
Je te propose de nous décrire plus avant ce qui concerne ton fils dans la partie diagnostic, afin que l'on puisse mieux t'aider.
Et dans la partie vie au quotidien pour la gestion des crises, parceque qu'il soit cyclo ou pas, les solutions peuvent convenir a tous les enfants!!!
Ici, nous avons toutes un parcours similaire, et je crois que quelque soit le diagnostic de l'enfant, c'est un peu le lot de toutes les mamans ayant un enfant différent!!!
plein de courage à toi
Amélie
Je suis bien contente que cette fiche ai pu t'aider!!!
:-)
Je te propose de nous décrire plus avant ce qui concerne ton fils dans la partie diagnostic, afin que l'on puisse mieux t'aider.
Et dans la partie vie au quotidien pour la gestion des crises, parceque qu'il soit cyclo ou pas, les solutions peuvent convenir a tous les enfants!!!
Ici, nous avons toutes un parcours similaire, et je crois que quelque soit le diagnostic de l'enfant, c'est un peu le lot de toutes les mamans ayant un enfant différent!!!
plein de courage à toi
Amélie
Le forum de Bicycle :: Témoignages :: Je me présente, moi, mon enfant, notre parcours, la cyclo chez nous
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|